Par prudence et pour plus d’efficacité, comme cela se faisait en ces temps difficiles, la Résistance l’affecte dans l’Aveyron. Sous le nom de « BOULOC » il est chargé d’organiser les Corps Francs dans 8 départements. Sans argent, dans une région où il est connu et recherché par la Gestapo, il met en place, en quelques semaines, une organisation parfaite constituée d’une petite équipe de jeunes entraînés, disciplinés, dont le rôle sera :
1- Le sabotage des pylônes électriques d’usines travaillant pour l’occupant et du transport des produits destinés soit à l’armée, soit à l’industrie allemande.
2- Les expéditions punitives contre Ies policiers et miliciens au service de la Gestapo. Ses hommes éprouvaient pour lui un mélange extraordinaire d’affection et de dévouement, d’admiration et de familiarité, une véritable vénération comme seul peut susciter un authentique tempérament de chef. Mais la police de Vichy, grâce à un indicateur, retrouve sa trace. L’intendant Marty, sinistre collaborateur Français de la Gestapo est le chef de cette section toulousaine. Il lui tend un piège. Arrêté le 18 mai 1944, soit 20 jours à peine avant le Débarquement de Normandie, les menottes aux poignets, il réussit à s’enfuir. Les policiers tirent sur lui, l’atteignent de plusieurs balles.
Dans un dernier effort, il continue à courir et ses tireurs pensant l’avoir raté, renoncent. Grièvement blessé, il se traîne jusqu’à une maison proche d’où il prévient ses amis. Emmené aussitôt dans une clinique, il y meurt dans la nuit. Ses derniers mots furent « C’était un traquenard. Résistez, vengez-moi, vive la France ». Quelques jours avant, TORCATIS disait :
« Il faut que par votre action, le monde sache que la France n’est pas une Nation de second plan, que son peuple, malgré Vichy, n’est pas un peuple d’esclaves. Pour cela, il faut que notre action soit suffisamment efficace pour compenser la faiblesse de nos troupes sur les fronts directs du combat, pour que nous soyons parmi les vainqueurs et non parmi les délivrés. Pour notre part, nous, les groupes Francs, nous sommes placés à la pointe du combat ». A Carmaux, une stèle perpétue le souvenir de son sacrifice. A Perpignan, Place Catalogne, un monument nous rappelle qui fut Louis Torcatis. La Nation lui a également témoigné sa reconnaissance. Le Général de Gaulle l’a fait Compagnon de la Libération à titre posthume, Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaille de la Résistance, Croix de Guerre.